La matrice, organe fascinant mais incompris, fut un terrain fertile pour des siècles de théories misogynes. À travers l’étude de différents objets, je propose de déchiffrer les enjeux politiques, économiques et sociaux qui ont motivé l’appropriation du corps féminin par la médecine. Du spéculum de Sims, à l’utérus artificiel en passant par le vibromasseur à air comprimé, ces objets sont les témoins de pratiques singulières et seront les pièces à conviction pour déterrer les histoires du passé et imaginer les futures.
« La science médicale élaborée par des hommes a eu de lourdes
conséquences sur l'histoire des femmes »
Yvonne Knibiehler
Chaque objet viendra éclairer un chapitre du mémoire. C’est en partant de ses caractéristiques, du contexte dans lequel il fut créé, ses usages et ses éventuels détournements que je définis des problématiques en lien avec le corps de la femme.
J’ai choisi d’intégrer au texte un travail d’enquête de terrain. Je traduis à travers un récit graphique mes rencontres avec des experts et expertes ainsi que ma visite dans des lieux singuliers. J’ai eu ainsi la chance d’assister à un atelier d’auto-observation mais aussi de visiter une banque de lait maternel, de discuter avec une sage-femme religieuse, skyper avec un chercheur en biologie fasciné par les capacités de l’utérus, et bien d’autres personnes qui apportent leur point de vue sur une des problématiques du mémoire. L’illustration me permet d’enrichir les propos de mes interlocuteurs et interlocutrices et d’expliquer des notions qui peuvent être complexes, grâce à des schémas.